Les Volcans


La plupart d'entre nous pouvons s'occuper de nos affaires quotidiennes sans avoir à même penser aux conséquences d'un événement volcanique tandis que certains gens en sont constamment menacés. On sait que les volcans sont immenses, bruyants, puants et dangereux, mais ils représentent aussi une valeur importante. Un grand nombre des métaux dont on se sert, tels l'or, le cuivre, le zinc, etc, proviennent de mines découvertes parmi les débris d'anciennes édifices volcaniques. La chaleur dégagée par ces anciens volcans fait passer de l'eau au travers des roches qui viennent d'être formées. Les fluides en circulation ramassent généralement les métaux présents dans les roches et les déposent à nouveau, et de façon plus concentrée, sur le fond de mer ou sur le long de failles, ce qui produit des veines riches en éléments métalliques. Dans certains cas, les dépôts sont préservés par d'autres roches, ce qui empêch les dépôts d'être érodés au cours des millions d'années, permettant à notre civilisation de les découvrir. Afin de prédire la position d'un dépôt métallique à proximité d'un volcan, le géologue d'aujourd'hui doit connaître tous les aspects associés aux volcans et aux roches volcaniques.

Les éruptions particulièrement violentes nous rappellent que les structures volcaniques posent un risque important aux gens qui habitent près d'elles. Récemment, le mont St-Hélène dans le nord-ouest des États-Unis et le mont Pinatubo aux Phillipines ont créé de terribles ravages, mais le nombre de morts (à peu près 50 et 750 respectivement) était minime considérant le total de la population à risque. Contrairement, l'éruption du mont Peléé en 1902, surl'île de la Martinique, a complètement détruit la ville de St-Pierre. Seulement deux habitants ont survécu alors que le restant de la population (presque 30,000 gens) s'est éteinte presqu' instantanément. Cette éruption a engendré la science contemporaine de la volcanologie et nous avons depuis approfondi nos connaissances au sujet des caractéristiques des volcans et nous avons appri à mieux prédire leur comportement. En ce qui concerne le mont Pinatubo, des prédictions exactes ont permi l'évacuation de plusieurs centaines de milliers de gens, ce qui a donc sauvé des dixaines de milliers de vies. Les responsables des prédictions en question ont fait un travail remarquable, mais ils admettent qu'ils ont eu beaucoup de chance. Cependant, en 1991 plusieurs géologues participant à une conférence traitant les dangers et les prédictions volcaniques ont été moins chanceux. Une éruption soudaine du volcan Galeras en Colombie a blessé et a causé la mort de plusieurs géologues alors qu'ils étaient en train d'explorer le volcan en question. Il est évident que nous ne comprenons pas encore assez bien les volcans afin de prédire leurs éruptions de façon régulière et précise. L'étude et le monitorage de volcans actifs, ou dormants mais anciennement violents, est essentiel si nous voulons éviter de terribles catastrophes, surtout dans les grands centres construits près de ces volcans (par exemple, Naples, Seattle, Vancouver, et sur l'île de Montserrat).

On peut surveiller les volcans à l'aide de techniques géophysiques telles que l'enregistrement de vibrations sismiques provenant de profonds mouvements magmatiques et l'enregistrement du taux de gonflement d'une volcan. Ces techniques nous permettent de prédire à court terme - quelques jours ou semaines à l'avance - les éruptions volcaniques. Évidemment, nous aimerions être capable de faire des prédictions plus à long terme mais les périodes de réapparitions de plusieurs volcans sont longues par rapport à la durée d'une vie humaine. Souvent, il n'existe pas de records de certains événements volcaniques et donc ils nous surprennent, comme dans le cas du mont Pinatubo et de l'île de Montserrat. Par conséquent, les géologues étudient la distribution et l'âge des roches qui ont été déposé suite à une activité volcanique afin de déduire l'histoire du volcan en question. Pouvons-nous ainsi faire des prédictions? Pouvons-nous inverser le principe de l'uniformité énoncé par Hutton? Est-ce que le passé peut nous aider à déterminer l'avenir? Est-ce que les événements du passé, dans ce cas, se répètent? La réponse est NON; le passé ne se répète pas. Par contre, les géologues sont capables d'étudier les dépôts volcaniques afin d'estimer le taux de réapparition et l'intensité des éruptions associées, ce qui aide à prédire les événements à venir.

Les éruptions volcaniques peuvent influencer le climat global de façon importante. Par exemple, Le nord de l'Europe et la majorité de l'Amérique du Nord ont vécu un hiver et un été exceptionnellement froid en 1783-1784. Un brouillard perpétuel causé par des gaz et des cendres volcaniques suivant une éruption en Islande a réduit la quantité d'énergie solaire pouvant atteindre la surface de la terre. De la même façon, l'éruption de Tamboro (1815) en Indonésie a tellement bloqué la pénétration de l'énergie solaire que les récoltes en ont été sérieusement affecté et on a surnommé cette année "l'année sans été". Plus récemment, on a attribué l'extrême froid des hivers de 1992 et 1993 à l'éruption de Pinatubo. Cette éruption a eu lieu alors que la race humaine prend de plus en plus conscience de l'influence de ses activités sur le climat de la Terre. Il est donc important de reconnaître l'effet des volcans si nous voulons comprendre les influences de la nature et des humains sur le climat.

Les géologues étudient aussi le potentiel de l'énergie géothermique des volcans. La chaleur dégagée par des régions géothermiques peut être exploitée et sert comme source d'électricité dans plusieurs pays du monde, par exemple en Italie, Islande, Nouvelle Zélande et Californie (É-U). Voilà encore une raison pour laquelle il est important de bien comprendre la géologie des systémes volcaniques.